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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 13:50
Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)

Paru après deux titres d’action et d’exception (Panzer Dragoon en 1995 et Panzer Dragoon Zwei en 1996), voici Panzer Dragoon Saga. Aussi connu sous le nom de Azel : Panzer Dragoon RPG au japon, le titre clôt la série en 1998 sur une SEGA Saturn en fin de vie. RPG à l’honneur, et réalisation de haute volée pour le support, dôté d’un système de combat intéressant, d’une superbe bande-son. Un monde fantastique inspiré quelques années auparavant par le regretté Mœbius : la Team Andromeda nous délivre une majestueuse aventure à dos de dragon, mais aussi à pince, qui, malgré sa grande facilité, nous mène à la découverte plus intime du riche univers atypique précédemment survolé avec grâce.

Vous incarnerez Edge, simple chasseur. Edge œuvre en équipe sur un site de ruines anciennes pour les intérêts du puissant Empire. À la recherche d’anciennes technologies, la joyeuse troupe ne tarde pas à se confronter à une bestiole cauchemardesque datant d'un temps révolu. Alors que chacun lutte avec vigueur pour sa survie, Edge découvre une stèle où est enfermée une mystérieuse jeune fille en état de stase. Enfin victorieuse, l’équipe ressort des ruines. Mais là où chacun attendait les secours envoyés par l’Empire, l’équipe se fait descendre par le sbire d’un certain Lord Craymen. Sans plus de détails, ce dernier embarque alors, dans son vaisseau, la stèle et la jeune fille. Edge, laissé pour mort, échappe, contre toute attente, à la tragédie.

 

À peine retrouve-t-il ses esprits dans les profondeurs des ruines du site desquelles il a chuté, qu’Edge doit faire face, une fois de plus, à de terrifiantes créatures. C'est alors qu’un majestueux et mystérieux dragon vole au secours de notre héro, abasourdi. Une intense complicité va alors naître entre les deux êtres : une confiance aveugle qui ne cessera de s’étoffer au fil de l’aventure.

Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)

Pour comprendre les intérêts de chacun : une ancienne technologie est convoitée par l’Empire pour asseoir sa suprématie face aux nations voisines. La convoitise du pouvoir laisse, bien sûr, la place aux renégats. Cet univers brosse une évolution de l’humanité en demi-teinte. Se mêlent une sorte de misère opposée aux technologies inconnues avancées. Les civilisations nomades et sédentaires, l’asservissement et la liberté, les mythes et la réalité, l’honnêteté et la corruption, etc. se cotoîent intimement durant la partie. Le tout est lié par la présence d’une mystérieuse tour des anciens. Bien dissimulée, elle renfermerait une puissance dépassant l’entendement. Et au final, chacun, guidé par une intention différente, va se mettre à sa recherche.

 

Au fil de l’aventure, les mystères vont surgir, se résoudre, s’embrumer, et finalement laisser place à encore plus énigmatique. Panzer Dragoon Saga est construit ainsi : le jeu n’est pas très long, bien qu’il tienne sur quatre CD ; une quinzaine d’heures suffisent pour en faire le tour. Cependant, la narration est extrêmement riche. Beaucoup de questions sont posées, et le dénouement reste délicieusement innattendu.

Concrètement, le jeu alterne de manière régulière les phases d’explorations planantes, et les combats subtilement stratégiques. Typés semi-Active Time Battle, pour reprendre la formule, le temps joue un rôle important dans le déroulement des actions.

Kézaco : le joueur dispose de trois jauges qui se remplissent progressivement, et permettent de déclencher des actions précises : une jauge pour un tir au gun ou l’utilisation d‘un objet, deux jauges pour un tir berserk, trois pour les compétences spéciales. La jauge temps du joueur se fige lors des phases de déplacement, et il est possible de l’interrompre en ouvrant le menu de combat.

Car représenté dans une aire à 360°, le dragon peut se mouvoir tout autour de ses ennemis, et inversement. Le but consiste à découvrir le point faible des assaillants, et mitrailler. Mais aussi, il faudra savoir se mettre à l’abris grâce à la gestion de zones de dangers représentées par le radar : verte (0 dégâts), neutre, et rouge (lourds dégâts). En général, la stratégie ennemie change en fonction de la position du joueur.

Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)

Plusieurs actions sont possibles : le tir au gun, le tir laser du dragon, la magie berserk qui entâme la jauge berserk, les objets (soins, boosters, boucliers, etc.), et la modification du type de dragon.

Oui : après quelques heures de jeu, le dragon acquiert le pouvoir de changer de forme. Action, défense, agilité, magie : en plus de changer de type tout au long du titre, ces quatre sous-catégories (associables par deux) permettent d’intéragir directement sur l’évolution des statistiques, et la tournure des combats. Par exemple, un dragon offensif aura des lasers plus puissants et une évolution berserk de type "attaque" plus rapide – tandis que sa défense sera sensiblement diminuée. En type "agilité", la jauge temps et les déplacements seront plus rapides. Et ainsi de suite. Le tour de force technique : le morphing en temps réel et très détaillé – avec lequel on s’amusera un petit moment.

 

Dans ce tableau, on déplorera la grande facilité des affrontements. Modifier le dragon n’aura que peu d’incidence sauf de perdre du temps en remplissage de jauges. Il est tout à fait possible de terminer le jeu avec la forme neutre, un gadget bien mal exploité…

 

De son côté, le bestiaire ennemi se révêle très varié. Pour se faire plaisir : des monstres classiques, d’énormes créatures anciennes, en passant par les vaisseaux de l’Empire, ainsi que la flotte de Craymen. Chaque ennemi possède sa propre stratégie de combat, et il est primordial de bien le connaître. Il faudra adapter ses attaques en fonction : certains ennemis sont immunisés contre certaines magies, d’autres peuvent vous infliger des altérations d’état (poison, paralysie, etc.). Dans l’ensemble, plus le combat est court et sans heurt pour le joueur, plus le score obtenu (exp) est élevé. Levelling (trop) rapide, puisque le jeu se boucle (trop) rapidement. Les rares Game Over, qui surviennent lorsque la jauge vie tombe à zéro, ont l’avantage de ne pas casser le rythme à la fois soutenu, et hypnotique.

Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)

Côté randonnée, vous parcourerez les villes et villages à pieds, et le reste à dos de dragon. Grandes vallées, déserts, souterrains, camps nomades, forêts, ruines anciennes, etc. Les environnements sont variés, et reprennent, en les magnifiant, les valeures sûres des précédents opus. Les actions sont centralisées : un lock-on qui permet un tas d’interactions diverses (regarder, parler, prendre, entrer). Dans la plupart des cas, il sera possible de consulter une carte des lieux : pratique dans des environnements souvent vastes, et automatique.

Il sera possible de sauvegarder sa partie : soit au campement de fortune, où le dragon se régénérera gratos, mais aussi grâce aux dispositifs anciens parsemés sur le chemin.

Quelques boutiques vont vous permettre de faire vos emplettes, de revendre vos trouvailles, mais aussi d’upgrader votre gros gun. On notera quelques quêtes annexes, dont l’intérêt multiple (scénario, objet, etc.) est apprécié.

Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)

Dôté d’une maniabilité réactive, les commandes simples se contentent souvent d’utiliser trois touches de la manette. Le jeu se veut très accessible à ce niveau. Bon, évidemment : il est intégralement doublé en japonais, et sous-titré en anglais. Malgré tout, suivre la trame principale de l’histoire reste simple. Le joueur est souvent guidé par l’histoire, et les enigmes ne sont pas d’une difficulté ahurissante : il suffit souvent de déclencher un dispositif pour progresser. Rien de bien compliqué. Et rien qui ne vient relever une difficulté déjà bien pauvre.

 

Les graphismes sont à l’image de ce qui s’est fait de mieux en fin de vie sur Saturn : même si on n’atteint pas le niveau de la concurrence à l’époque ; les décors sont majoritairement beaux, le design réussi, et les effets spéciaux sont assez bien gérés. Pas de ralentissement, l’animation est fluide, et les pouvoirs spéciaux nous en mettent parfois plein les mirettes.

L’intégralité de la bande-son est, quant à elle, somptueuse. Du début à la fin, on se délecte de l’ambiance Panzer Dragoon. Ces sonorités caractérisées, parfois planantes, parfois rythmées, mystérieuses, sont un régal. Le doublage de certains personnages semble parfois un peu trop exagéré, mais l’ensemble est correct.

Le titre est aussi ponctué, en plus d’interscènes 3D, de cinématiques de bonne facture – et surtout qui n’ont pas la taille d’un timbre poste à l’écran. Avec quatre CD, les développeurs n’ont pas lésiné sur la quantité. Malgré tout, hormis une introduction qui dure facilement quinze minutes, le restant du jeu laisse place à beaucoup d‘action. Une narration présente, mais placée avec astuce.

 

Il reste à évoquer l’écrin magique qui entoure cette superbe réalisation : l’univers du célèbre Mœbius (aka Jean Giraud), connu pour ses bandes-dessinées comme L’Incal, ou encore Arzach par exemple, et son style graphique reconnaissable entre mille. Depuis sa collaboration à la création de la jaquette japonaise du premier Panzer Dragoon, le titre conserve l’univers et la patte graphique qui en a fait son succès. Une véritable réussite dont l’âme perdure durant la partie, ainsi qu’à travers quelques écrans fixes et autres illustrations inspirées ici et là. Et c’est peut-être ça aussi qui insuffle une aura si particulière à la série : un ensemble artistique cohérent qui invite le joueur à évoluer lors d’un voyage quelque peu initiatique, et ponctué de merveilles.

Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)

Peut-on rajouter autre chose sur Panzer Dragoon Saga ? S’essayer au jeu remplacera tous les descriptifs du monde. Une aventure se vit, et c’est exactement ce qui vaut à l’univers de ce fantastique RPG. Malgré l’absence de difficulté, on appréciera la narration riche et martelée de mystères, les liens entre les différents protagonistes, et le système de jeu agréable et intuitif. Sans oublier cette musique qui vous trottera en tête si souvent qu’elle vous fera voyager pendant très longtemps.

 

La progression est fluide, et Panzer Dragoon Saga vient conclure avec grâce la série sur Saturn. Cet instant magique où le jeu démarre n’est rien comparé aux quelques heures que vous passerez à explorer de fond en comble cet univers atypique. Dommage que tout se conclut aussi vite. Mais le plaisir d’un final inattendu, et le plaisir d’avoir pris part à cette expérience, accroît sans conteste la rejouabilité de cette somptueuse aventure.

Maxou's Review #4 : Panzer Dragoon Saga (Saturn)
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